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Le Ciné-club démonte les mécanismes de La Loi du marché

par LE BADEZET Philippe

Durée 93 mn
Nationalité : français
Avec Vincent Lindon (Thierry Taugourdeau), Yves Ory (le conseiller de Pôle Emploi), Karine De Mirbeck (la femme de Thierry)

Quatrième séance du Ciné-Club, quatrième coup de cœur : La Loi du marché de Stéphane Brizé réalisé en 2015. Une réflexion percutante sur la violence ordinaire. Le film sera projeté en salle 403 le mercredi 1er mars à partir de 15h30.

« Au début, il proteste encore. Il est au plus bas, mais il râle. Toujours vivant. Toujours en lutte. Contre l’agent de Pôle emploi qui lui propose un stage qu’il devine aussi inutile que le précédent. Contre le sombre crétin qui veut lui acheter son mobil-home à bas prix. Contre l’entreprise qui, en dépit de bénéfices substantiels, l’a licencié, lui et les autres, il y a vingt mois. Les mots s’agitent, se bousculent : Vincent Lindon semble les extirper de sa gorge, avec des hésitations, de brusques envolées et des pauses, comme si Thierry, son personnage, butait sur eux. Comme s’ils étaient devenus inutiles pour les gens de peu, les cœurs simples, dans un monde où ces derniers sont foutus, déjà. Broyés. Surnuméraires… Jadis on parlait de fatalité. Aujourd’hui, on évoque la loi du marché. C’est pareil, en moins noble.

Et puis voilà que Thierry est engagé comme agent de sécurité dans une galerie marchande. Regarder, observer, surveiller, ce n’est pas son truc : il a trop été abaissé pour vouloir abaisser les autres. Mais il s’applique, tant bien que mal, à faire ce qu’on attend de lui : face à un petit vieux qui a dérobé deux barquettes de viande, il sort des phrases apprises par cœur, des mots de flic, mécaniques, qu’il répète sans y croire. Et en se méprisant un peu. Et puis, un jour, il se tait… Toute l’humanité, toute la tendresse du film passent, alors, par le regard d’un acteur, devenu, avec le temps, l’égal des plus grands.

La Loi du marché est un film sur ces humiliés et ces offensés. Sur un système qui les pousse à s’humilier. Qui s’autorise à les offenser. C’est un film de combat. Une tragédie ordinaire. » (Source : Télérama)